Rencontre avec François Angevin, auteur du livre "Fabuleuses histoires sur les phares des côtes et îles du couchant". Edité par Corsaire Editions
1 - Pour commencer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis âgé
de 40 ans et je vis maintenant sur la côte normande. J’ai débuté
dans l’écriture par des textes courts, des nouvelles, des contes, et je
demeure fidèle à ce mode d’expression
littéraire.
2 - Quels sont vos liens, vos passions, avec les
phares ?
Pour moi, la naissance d’une
nouvelle est la conjonction de
trois éléments : la connaissance physique d’un lieu imprégné d’une
atmosphère, des recherches historiques susceptibles d’éveiller
ma curiosité et celle des lecteurs, et enfin la petite étincelle qui permettra
de lier le tout dans une courte
fiction. La fréquentation des phares et de leurs abords permet plus aisément
qu’ailleurs cette réunion.
3 - Pourquoi avoir choisit les phares comme sujet de votre livre ?
Après un ouvrage
consacré à la Loire (près de laquelle je vivais) mon écriture a
naturellement coulé en aval, vers la mer et les phares, après mon emménagement
sur la côte normande.
4 - Comment avez-vous choisi les phares des nouvelles ?
Certains
édifices portaient une fiction en eux, tel le phare de Gatteville, avec ses 365
marches, et c’est ainsi toute leur histoire qui est venue à la rencontre de
mon imagination. Pour
d’autres, c’est ma connaissance des lieux, leur géographie, qui m’a incité
à les choisir pour
évoquer certains aspects de la
vie des gardiens de phare. Enfin, pour certains, le choix était imposé par
leurs caractéristiques : par
exemple, il existait peu de bateaux-feux sur les côtes de France susceptibles d’être
l’objet d’une nouvelle.
5 - Les illustrations de Jennifer Angevin sont superbes. Comment avez'vous travaillez ensemble ?
L’appareil
photographique numérique est un merveilleux instrument. Il permettait de
ramener de mes escapades des vues auxquelles son coup de crayon donnait une
autre vie. Je ne voulais pas de photographies pour ce livre, mais des dessins,
en noir et blanc, qui évoquaient et accompagnaient le texte.
6 - L'ensemble du livre se déroule en France. Pourquoi ne pas avoir choisi en illustration de couverture un des phares de vos nouvelles ?
J’ai effectué beaucoup de recherches sur
l’iconographie consacrée au phare, notamment pour écrire celle mettant en
relation le phare de Honfleur et les impressionnistes.
Ainsi, j’ai pu constater que les phares n’avaient pas été un sujet
d’inspiration très courant pour les peintres du XIX siècle et du début du
XX siècle, et les seules vues originales étaient déjà utilisées sur
d’autres ouvrages. Alors, l’éditeur a proposé cette peinture dramatique,
et pour moi séduisante. Et puis j’y vois un clin d’œil aux véritables
connaisseurs… qui seront au moins intrigués par cette image.
7 - Dans votre nouvelle "phare à tout prix" vous faites dire à un de
vos personnages : "il suffit pour s'en convaincre de voir le nombre d'ouvrages,
de bibelots, de reproductions qui leur sont consacrés". N'avez-vous pas
vous
aussi le sentiment de surfeR sur une mode en écrivant ce livre ?
Non,
je ne crois pas que ce livre est une planche de surf
littéraire. J’ai justement cherché à donner de la profondeur à ces
objets de contemplation que sont les phares. Chaque nouvelle traite d’une
problématique particulière, la solitude, la tempête, le problème de
l’heure d’allumage, les registres, les représentations des phares dans la
peinture…
8 - Comment expliquez-vous justement cette passion
pour les phares ?
La passion des phares ? Parce qu’ils demeurent
les seuls monuments difficilement accessibles à l'homme, hormis par un travail
d'imagination.
9 - Dans la nouvelle "Pas de deux à Enez Eussa", Vous ne
faites pas allusion à Kéréon. Pourquoi ?
Lorsque j’étais à
Ouessant, le phare de Kéréon me paraissait trop éloigné de mon sujet.
Et ses feux étaient peu visibles de là où je résidais.
10 - Quelle est votre nouvelle préférée dans
votre livre ?
Les hommes de la pierre et du vent.
11 - Que diriez-vous à nos lecteurs pour les inviter à découvrir votre ouvrage ?
Feuilleter
mon livre permettra de pénétrer au cœur des phares, loin des clichés glacés,
et des bibelots de vitrine.
12 - Utilisez-vous beaucoup Internet ?
Oui, mais pour le sujet des phares, seuls
quelques sites sont dignes de confiance… dont le vôtre.
13 - Quels sont vos projets à venir ?
Pourquoi
pas un recueil de nouvelles sur les phares de Méditerranée, ainsi que le suggère
mon éditeur. Mais cela va lui coûter beaucoup car… comme je l’ai écrit,
j’aime bien visiter ce sur quoi j’écris.
Je remercie François Angevin
Alain, le 1er juillet 2007